Rénovation énergétique : mode d’emploi pour votre logement
Fini les hivers glacials et les étés étouffants ! Pour améliorer votre confort, maîtriser votre consommation d’énergie et agir en faveur de l’environnement, une rénovation énergétique d’ampleur s’impose. Mais attention, précipitation ne rime pas avec performance. Viser le haut du classement DPE exige en effet des choix de travaux mûrement réfléchis. Isolation thermique, chauffage, ventilation… Les Trois Arcs vous guide à chaque étape de la rénovation énergétique de votre logement.
Étapes à suivre : votre rénovation énergétique globale, pas à pas
Une rénovation énergétique réussie repose sur une organisation rigoureuse, structurée autour de 6 étapes clés.
- Réaliser un audit énergétique, avec un professionnel certifié RGE Études (Reconnu garant de l’environnement).
- Demander plusieurs devis auprès de professionnels RGE, pour comparer les prix et prestations.
- Déposer vos demandes d’aides : MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, Certificats d’économies d’énergie (CEE), éco-prêt à taux 0, aides locales, etc.
- Valider vos devis, après confirmation de votre éligibilité par l’Anah (Agence nationale de l’habitat) ou votre fournisseur d’énergie.
- Lancer les travaux de rénovation, dès que vous avez obtenu l’accord des organismes d’aides.
- Envoyer vos factures, pour déclencher le paiement de vos aides.
Bon à savoir
Le dispositif MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, pour une rénovation énergétique d’ampleur, prévoit un suivi complet de l’audit à la réception des travaux par Mon Accompagnateur Rénov’, un spécialiste agréé par l’Anah.
Isolation thermique : des travaux prioritaires à mener
Impossible de réduire efficacement et durablement votre consommation de chauffage sans une isolation thermique optimisée de votre logement ! Toiture, murs, fenêtres, planchers… à chaque paroi, sa solution de rénovation.
Toiture et combles : 1er poste de déperditions des logements
La toiture peut causer jusqu’à 30 % des pertes de chaleur d’une maison non isolée. Avec ce type de travaux, plusieurs règles d’or sont à connaître :
- Une forte épaisseur d’isolant. Prévoyez au moins 20 cm pour les rampants de toiture et 30 cm pour les combles perdus. Pour éviter les ponts thermiques, croisez 2 couches d’isolant afin de recouvrir les jonctions entre les lés ;
- Des matériaux fibreux. La laine de verre ou de roche offre une isolation thermique et acoustique efficace. Les isolants biosourcés (fibre de bois, ouate de cellulose, chanvre) ajoutent une protection contre les surchauffes estivales, et sont écologiques ;
- Isolation au plus proche du volume chauffé. Par exemple, isoler vos combles non aménageables au sol est une solution plus performante et économique que d’isoler en toiture ;
- Étanchéité à l’air soignée. Posez un pare-vapeur continu et scotché (côté chaud) pour limiter les fuites d’air.
Bon à savoir
Un pont thermique est une zone de votre logement où l’isolation est moins efficace, ce qui entraîne des pertes de chaleur.
Murs : isolation par l’extérieur ou l’intérieur, comment choisir ?
Pour isoler vos murs extérieurs, 2 techniques sont possibles : isolation thermique par l’extérieur ou par l’intérieur. Le tableau ci-après compare chaque solution.
Travaux | Exemples | Avantages | Inconvénients |
Isolation thermique par l’extérieur (ITE) | Isolation sous enduit, pose de blocs de polystyrène (calée/chevillée) ou panneaux isolants (fibre de bois rigide, polyuréthane) Isolation sous bardage ventilé, pose d’un isolant semi-rigide (laine de roche ou de verre, fibre de bois) entre ossatures bois ou métallique | Ponts thermiques minimisés Surface habitable préservée Façade embellie et protégée Pas de travaux à l’intérieur | Coût élevé Travaux complexes Démarches administratives |
Isolation thermique par l’intérieur (ITI) | Isolation avec ossature métallique ou bois, et panneaux semi-rigides (verre, roche, bois), finition placoplâtre ou lambris Isolation par collage/chevillage de panneaux rigides (liège, polystyrène, polyuréthane), recouverts d’un parement (placoplâtre, enduit intérieur) | Coût plus abordable Possibilité d’isoler pièce par pièce Pas de modification extérieure | Perte de surface habitable Ponts thermiques aux jonctions (planchers, murs porteurs, plafonds) Frais induits (plomberie, électricité) Nuisances pendant les travaux |
Fenêtres et portes : plus de confort et d’économies d’énergie
Changer vos anciennes fenêtres et portes améliore immédiatement votre confort thermique ! En la matière, le triple vitrage est la référence, notamment pour des logements passifs. Toutefois, un double vitrage à isolation renforcée (VIR) suffit souvent pour obtenir un bon résultat.
La qualité de l’installation est en revanche cruciale ! À défaut, même la plus efficace des fenêtres vous paraîtra décevante ! Idéalement, remplacez-les en même temps que l’isolation de vos murs pour assurer une continuité thermique et une parfaite étanchéité à l’air, en adaptant la pose (nu intérieur ou extérieur).
Côté matériaux, le PVC constitue un excellent rapport performance/prix. Le bois est naturellement isolant et écologique. L’aluminium est très durable et sans entretien. Enfin, le bois-alu allie élégance et efficacité haut de gamme.
Plancher bas : isolation thermique par le dessous ou le dessus
L’isolation de votre plancher bas procure une économie de chauffage tout en supprimant la sensation désagréable de froid sous vos pieds.
Selon la configuration de votre logement, vous avez 2 possibilités :
- Par le dessous (plafond du sous-sol ou du vide sanitaire). Placez un isolant en laine entre les chevrons, fixez des panneaux isolants sous votre dalle ou réalisez un flocage (isolant humide projeté).
- Par le dessus (rénovation lourde). Optez pour un isolant performant avec peu d’épaisseur (polyuréthane, par exemple), recouvert d’une dalle flottante et d’un revêtement de sol. L’alternative écologique est de prévoir une chape sèche, avec un isolant biosourcé. Pourquoi ne pas en profiter pour installer un plancher chauffant ?
Quelle épaisseur d’isolation choisir selon les parois à rénover ?
Le tableau ci-dessous indique les résistances thermiques minimales requises, et épaisseurs correspondantes, pour bénéficier des aides financières en France.
Travaux d’isolation | Résistances thermiques minimums (en m²K/W) | Épaisseurs (en cm) |
Rampants de toiture | 6 | 20 à 27 |
Combles perdus | 7 | 22 à 32 |
Murs par l’extérieur | 3,7 | 12 à 16 |
Murs par l’intérieur | ||
Plancher bas | 3 | 7 à 13 |
Ventilation : obligatoire pour une rénovation d’ampleur
Qui dit isolation, dit ventilation ! En renforçant l’étanchéité à l’air de votre maison ou appartement, vous allégez considérablement sa consommation d’énergie. Mais, en cas d’humidité excessive, vous risquez aussi de compromettre sa performance et sa pérennité.
Pour y remédier, incluez dans votre budget de rénovation énergétique un système de ventilation efficace, de type :
- VMC hygroréglable, qui régule ses débits en fonction de l’hygrométrie.
- VMC double flux, qui préchauffe l’air extérieur avant d’assainir vos pièces de vie.
Chauffage et eau chaude : cap sur les énergies vertes
Dans un projet de rénovation d’ampleur, il peut paraître surprenant que l’installation d’un système de chauffage et d’eau chaude passe souvent au second plan. Pourtant, cette stratégie est imparable ! En minimisant d’abord vos besoins énergétiques, vous pourrez ensuite choisir un appareil moins puissant, donc moins onéreux à l’achat et à l’usage.
Optez pour une solution à énergie renouvelable, efficace, écologique et éligible aux aides financières :
- Pompe à chaleur, qui capte les calories de l’air, de l’eau ou du sol pour chauffer votre logement ;
- Chaudière ou poêle biomasse, qui utilise des bûches ou des granulés de bois, une ressource locale et renouvelable, au prix attractif ;
- Chauffe-eau solaire, qui exploite l’énergie gratuite et inépuisable du soleil ;
- Ballon thermodynamique, qui intègre une mini pompe à chaleur à très faible consommation d’électricité.
Quelles aides pour vos travaux de rénovation énergétique ?
Pour accélérer la transition énergétique en France, et limiter les émissions de gaz à effet de serre du parc de logements, le gouvernement propose des aides financières pour les rénovations. Elles concernent les propriétaires d’une maison ou d’un appartement de plus de 2 ans d’ancienneté (15 ans pour MaPrimeRénov’). En outre, vos travaux doivent être confiés à des artisans RGE.
Ainsi, vous pouvez accéder aux dispositifs suivants :
- MaPrimeRénov’ Parcours accompagné ou Rénovation par geste ;
- Certificats d’économies d’énergie (CEE) ou Prime Coup de pouce ;
- Éco-prêt à taux zéro ;
- Aides locales, de votre collectivité, mutuelle ou caisse de retraite ;
- TVA à 5,5 %.