Rénovation d’ampleur : travaux, budget et aides financières

Réduire vos factures de chauffage, améliorer votre confort, optimiser la classe DPE de votre logement… les arguments en faveur de la rénovation d’ampleur sont convaincants ! Mais, pour faire de ces belles promesses une réalité concrète, l’improvisation n’a pas sa place. Par où commencer ? Quels travaux prioriser pour maximiser vos économies d’énergie ? Quel budget prévoir, et comment financer votre rénovation ? De l’étude de votre projet à l’obtention de vos aides financières, Les Trois Arcs vous donne la marche à suivre.

Audit énergétique : un préalable pour toute rénovation énergétique

Point de départ de toute rénovation globale, l’audit énergétique met en lumière les forces et faiblesses de votre logement afin d’établir un plan d’action structuré et efficace ! Ce document constitue également une pièce justificative indispensable pour accéder à certaines aides financières, comme MaPrimeRénov’.

Pourquoi réaliser un audit énergétique ?

L’audit énergétique est une étude complète de la performance énergétique de votre maison ou appartement, réalisée par un professionnel qualifié, souvent un bureau d’études thermiques. Grâce à son expertise et à son logiciel dédié, le thermicien analyse la consommation d’énergie de votre logement. Il identifie les principales pertes de chaleur, liées à une isolation insuffisante ou à des équipements de chauffage, d’eau chaude ou de ventilation peu performants.

Mais l’intérêt de l’audit va au-delà de ce diagnostic. Il vous propose des scénarios personnalisés pour optimiser votre projet de rénovation globale. Ces préconisations incluent des estimations des gains énergétiques, des coûts de travaux et des aides financières accessibles. Vous bénéficiez aussi de recommandations pratiques pour garantir un résultat conforme à vos attentes.

1. En somme, l’audit énergétique vous permet :
2. De dresser la situation énergétique de votre logement (classement DPE, qualité de l’isolation, performance des équipements).
3. D’évaluer l’ampleur des travaux, les économies possibles et la nouvelle étiquette énergétique après rénovation.
4. De définir un budget détaillé et réaliste pour votre projet.
5. De connaître le montant prévisionnel de vos aides financières (MaPrimeRénov’, CEE, éco-PTZ, etc.).

Comment se déroule l’audit énergétique ?

L’audit énergétique se déroule en 4 étapes :

1. Visite technique sur place. Le thermicien inspecte votre logement, analysant la construction, l’isolation, les fenêtres, et les systèmes de chauffage, d’eau chaude et de ventilation. Il vérifie également la présence d’humidité ou d’anomalies.
2. Collecte de données. Le professionnel rassemble des informations complémentaires comme la surface habitable, la hauteur sous plafond, les travaux déjà réalisés, etc. En l’absence de plans, il mesure chaque pièce avec un télémètre et utilise parfois une caméra thermique pour détecter les pertes de chaleur invisibles à l’œil nu. Vos factures de chauffage et d’électricité peuvent aussi l’aider à mieux comprendre vos habitudes de consommation énergétique.
3. Analyse et simulations. Ces données sont ensuite intégrées dans un logiciel d’évaluation thermique pour calculer la performance énergétique de votre logement et simuler des scénarios de travaux adaptés à votre situation.
4. Rapport d’audit. Un document détaillé (15 à 40 pages) vous est remis. Il contient le diagnostic, les recommandations et toutes les étapes à suivre pour mener à bien vos travaux de rénovation.

Coût et financement de l’audit énergétique

Selon une étude d’UFC Que Choisir de décembre 2024, le prix moyen d’un audit énergétique est de 754 €, mais il peut fortement fluctuer selon les régions. Les tarifs constatés vont de 513 € dans l’Aisne (02) à 1 270 € dans la Creuse (23).

En effet, le coût de l’audit varie en fonction de différents facteurs :

• Votre zone géographique ;
• Le type de logement (maison individuelle ou appartement) ;
• Votre surface habitable ;
• La configuration de votre bâtiment ;
• Les prestations incluses.

Quels travaux sont prioritaires dans une rénovation énergétique ?

Pour que la rénovation énergétique de votre logement soit qualifiée « d’ampleur », elle doit intégrer un ensemble cohérent de travaux visant une efficacité globale. Isolation thermique, chauffage, ventilation… chaque étape doit être pensée de manière logique et coordonnée.

Quel programme de travaux pour une rénovation d’ampleur ?

La notion de rénovation globale ou de rénovation d’ampleur s’est popularisée avec le lancement en 2024 du dispositif d’aides MaPrimeRénov’ Parcours accompagné de l’Anah (Agence nationale de l’habitat). Ce programme, accessible à tous, encourage les propriétaires à privilégier des bouquets de travaux stratégiques plutôt que des gestes isolés, comme le remplacement de fenêtres ou d’un système de chauffage.

Les objectifs du gouvernement sont clairs : densifier les rénovations de logements énergivores pour améliorer significativement leur classement énergétique, réduire leur consommation d’énergie et limiter leurs émissions de CO₂.

Isolation thermique

L’isolation thermique doit toujours figurer parmi vos priorités de travaux. C’est la solution la plus efficace pour réduire votre consommation d’énergie.Si votre logement n’est pas isolé, l’ordre recommandé pour maximiser vos gains est le suivant : ⁽¹⁾

1. Isolation de la toiture, qui représente jusqu’à 30 % des déperditions thermiques.
2. Isolation des murs extérieurs, souvent responsable de 20 à 25 % des pertes de chaleur.
3. Remplacement des fenêtres, pour réaliser une économie de 10 à 15 % sur vos dépenses de chauffage.
4. Isolation du plancher bas pour économiser 7 à 10 % d’énergie, tout en éliminant la sensation de froid par le sol.

Étanchéité à l’air

Les infiltrations d’air froid par les fenêtres ou les défauts d’étanchéité sont une source importante d’inconfort et d’humidité. Ces courants d’air non maîtrisés dégradent la sensation de chaleur à l’intérieur de votre logement, vous incitant à augmenter votre chauffage, ce qui alourdit votre facture énergétique.

Pour une bonne étanchéité à l’air, faites la chasse aux ponts thermiques ! Prévoyez une membrane pare-vapeur parfaitement scotchée et un joint mastic autour des menuiseries extérieures.

Ventilation performante

Plus vous renforcez l’isolation et l’étanchéité à l’air de votre maison, plus un système de ventilation performant devient essentiel ! Il garantit une qualité optimale de l’air intérieur tout en évitant les problèmes d’humidité.

2 options sont particulièrement adaptées à une rénovation d’ampleur :

1. VMC double flux qui récupère la chaleur de l’air extrait des pièces de service (cuisine, salle de bains, WC) pour préchauffer l’air neuf des pièces de vie (salon, chambres, bureau).
2. VMC simple flux hygroréglable qui ajuste automatiquement son débit selon l’hygrométrie ambiante.

Chauffage et eau chaude à énergie renouvelable

Optez pour des équipements de chauffage et de production d’eau chaude plus efficaces et respectueux de l’environnement :

• Pompe à chaleur aérothermique (PAC air-air ou air-eau) ou géothermique (PAC eau-eau) ;
• Chaudière ou poêle à bois (bûches ou granulés) ;
• Panneaux solaires thermiques, en solution d’appoint ;
• Chauffe-eau solaire ou thermodynamique.

Rénovation énergétique et logement ancien : les spécificités

Si vous vivez dans un logement ancien, vous devrez prêter une attention particulière aux choix des matériaux isolants. Ils doivent être compatibles avec la nature de vos murs, planchers et plafonds. Par exemple, un mur en pierre, connu pour sa forte inertie, a la capacité de stocker une grande quantité de calories, mais aussi de frigories (froid) et d’humidité. L’isolant sélectionné doit donc respecter son équilibre, le laisser respirer, en étant perméable à la vapeur d’eau.

Bon à savoir

Pour une rénovation d’ampleur qui respecte votre bâti ancien, faites appel à un professionnel certifié RGE (Reconnu garant de l’environnement).

Quel budget prévoir pour vos travaux de rénovation d’ampleur ?

Votre projet d’ampleur n’a pas d’ampleur de que le nom ! Il représente un investissement important qui s’amortit à long terme. En revanche, il vous procure des économies d’énergie et un confort immédiat. Pour chaque poste de travaux, obtenez une estimation détaillée des prix au m² de votre rénovation énergétique et des coûts des équipements.

Quel prix au m² pour des travaux d’isolation thermique ?

Le tableau ci-après présente les prix moyens observés pour des travaux d’isolation thermique, variables selon les matériaux et la complexité du chantier. ⁽²⁾

Travaux d’isolation thermique	Prix moyens au m² (installation comprise)
Isolation des murs par l’extérieur	150 à 250 €
Isolation des murs par l’intérieur	30 à 70 €
Isolation d’une toiture-terrasse	120 à 250 €
Isolation des rampants de toiture (mansardes)	50 à 90 €
Isolation des combles perdus	20 à 50 €
Isolation du plancher bas par le dessous (plafond du sous-sol)	30 à 80 €
Isolation du plancher bas par le dessus	50 à 100 €

Quel prix au m² pour des travaux de chauffage et d’eau chaude ?

Le tableau suivant détaille les prix moyens pour différents équipements de chauffage et de production d’eau chaude écologiques. Ces coûts varient en fonction des technologies et des spécificités de votre projet. ⁽²⁾

Travaux de chauffage et d’eau chaude	Prix moyens (installation comprise)
Pompe à chaleur air-air	3 000 à 8 000 €
Pompe à chaleur air-eau	8 000 à 16 000 €
Pompe à chaleur géothermique (PAC eau-eau)	16 000 à 31 000 €
Chaudière à bois-bûches	5 000 à 15 000 €
Chaudière à granulés	10 000 à 25 000 €
Panneaux solaires thermiques (chauffage et eau chaude)	12 000 à 20 000 €
Poêle, insert et cuisinière à bois-bûches	1 000 à 5 000 €
Poêle, insert et cuisinière à granulés	3 000 à 7 000 €
Chauffe-eau thermodynamique	2 000 à 4 500 €
Chauffe-eau solaire	4 500 à 8 000 €

Quel prix pour l’installation d’une ventilation performante ?

Le tableau ci-dessous indique les prix moyens pour l’installation d’un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC). Ces tarifs dépendent du modèle et de la configuration de votre logement. ⁽²⁾

Types de VMC	Prix moyens (installation comprise)
VMC simple flux hygroréglable de type A	700 à 1 300 €
VMC simple flux hygroréglable de type B	800 à 1 500 €
VMC double flux	4 000 à 7 000 €

Quelles aides financières dans le cadre d’une rénovation globale ?

Les aides à la rénovation énergétique globale ont un rôle décisif dans le passage à l’action des ménages français ! Sans ce coup de pouce, financer un tel projet serait difficile pour beaucoup. Heureusement, le gouvernement, les collectivités locales et certains organismes privés mettent à disposition des solutions pour alléger le coût des travaux et accélérer la transition énergétique.

MaPrimeRénov’ Rénovation par geste et Parcours accompagné

MaPrimeRénov’, encadrée par l’Anah, est aujourd’hui la principale aide de l’État pour financer vos travaux de rénovation énergétique. Tous les ménages sont éligibles, propriétaires occupants ou bailleurs, avec un montant de primes et de subventions ajusté en fonction de vos revenus et de l’ampleur des travaux engagés.

Ce dispositif vous se décline en 2 versions :

1. MaPrimeRénov’ Rénovation par geste, qui vous octroie une prime Rénov’ pour chaque action réalisée, comme l’isolation des murs ou l’installation d’une pompe à chaleur.
2. MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, introduite en 2024, elle encourage une approche globale, incluant la réalisation d’au moins 2 travaux d’isolation, un saut d’au moins 2 classes du DPE, le remplacement de votre chaudière à énergie fossile (gaz ou fioul), voire l’installation d’une VMC. De plus, vous serez accompagné par Mon accompagnateur Rénov’, un spécialiste de l’Anah, qui effectuera un audit énergétique et un suivi complet de votre projet.

Pour bénéficier des aides MaPrimeRénov’, votre logement doit avoir plus de 15 ans d’ancienneté et vos travaux doivent être confiés à des artisans RGE.

Prime Énergie et Certificats d’économies d’énergie

Créés dans le cadre de la loi POPE, les Certificats d’économies d’énergie (CEE) obligent les fournisseurs d’énergie à inciter leurs clients à entreprendre la rénovation énergétique de leur logement. Le principe est simple : plus vous effectuez de travaux, plus vous accumulez de CEE. Ces certificats peuvent ensuite être échangés auprès du fournisseur de votre choix sous forme de :

• Bons d’achat ;
• Prime ;
• Remise sur facture ;
• Conseils personnalisés.

Attention

Les aides CEE sont cumulables avec MaPrimeRénov’ Rénovation par geste, mais pas avec MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, car ils sont déjà intégrés par l’Anah dans le calcul global des aides.

Les autres aides financières cumulables

En complément de MaPrimeRénov’ et des CEE, vous pouvez bénéficier d’autres aides, comme :

• L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Dans le cadre d’une rénovation d’ampleur, votre banque peut vous accorder un prêt à taux nul dans la limite de 50 000 €, remboursable en 20 ans ;
• Les aides des collectivités locales. Certaines régions ou communes proposent des subventions spécifiques. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
• Le taux de TVA réduit. Une TVA à 5,5 % s’applique sur le montant des travaux (fournitures et installation) ;
• Les aides des organismes publics ou privés, comme la CAF, les caisses de retraite, les mutuelles ou les associations (Action Logement, Les anciens combattants, etc.).

Attention

Certaines de ces aides sont soumises à des conditions de ressources. Vérifiez les critères d’éligibilité avant d’engager vos travaux.

FAQ :

Comment choisir le bon professionnel RGE pour vos travaux ?

Pour choisir le professionnel idéal pour votre rénovation énergétique, assurez-vous que sa certification RGE correspond aux travaux prévus et que ses assurances sont à jour. Consultez les avis clients et comparez plusieurs devis. Pour simplifier vos démarches et optimiser votre projet, n’hésitez pas à nous contacter !

Quel est le coût global d’un projet de rénovation BBC ?

Sans une étude complète, il est difficile d’estimer avec précision le montant de vos travaux de rénovation globale. À titre d’exemple, pour une maison de 100 m², prévoyez un budget d’environ 40 000 à 70 000 € pour l’isolation des murs par l’extérieur, des combles perdus, le remplacement des fenêtres, l’installation d’une pompe à chaleur air-eau et la pose d’une VMC hygro-B.

Quelles démarches administratives pour une rénovation globale ?

Pour votre rénovation globale, un audit énergétique est une première étape indispensable, y compris pour bénéficier de certaines aides financières. Des démarches spécifiques, comme une déclaration préalable en mairie, peuvent être nécessaires pour des travaux tels que l’isolation par l’extérieur ou le remplacement des fenêtres. Par ailleurs, des pièces justificatives spécifiques sont requises pour constituer vos demandes d’aides, comme MaPrimeRénov’ ou les certificats d’économies d’énergie (CEE).

⁽¹⁾ Source ADEME (Agence de la transition écologique) — cas d’une maison non isolée d’avant 1974.

⁽²⁾ Prix moyens constatés sur différents sites de professionnels de la rénovation énergétique.